Mardi 22 mars Waiara

Mardi 22 mars Waiari
Nous rencontrons Alone au petit déjeuner ainsi que Gunther.
Nous craignons être seuls demain pour faire du snorkeling, Gunther nous invite à partir ensemble. Nous changeons notre programme et irons en montagne demain.
Nous partons à quatre plus trois accompagnants sur un bateau identique à ceux des Îles Banda. Logique, nous sommes en zone connue à quelques centaines de kilometres des Molluques, la mer s'appelle mer de Flores ou mer Banda.
Beau temps, mer d'huile, Nathalie et moi voyons des oiseaux surprennants. Ils volent une cinquantaine de mètres au ras de l'eau puis plongent. L'étonnant est que nous ne les voyons pas réapparaître. Une fois, deux fois...De petits poissons vont nous donner l'explication.
Au contact du bateau, il volent sur deux mètres en faisant une trainée sur l'eau et plongent. Nos oiseaux bizarres ne sont que des poissons volants, ils décollent sur une quinzaine de mètres en laissant une trainée puis continuent tout droit à dix centimètres de l'eau sur vingt ou trente mètres. C'est extraordinaire.
Gunther et Alone font des plongées avec le moniteur.
La sortie Snorkeling n'est pas fantastique au niveau poisson même si nous en trouvons encore de nouveaux. Elle est plus intéressante pour ses coraux nous offrant de nouvelles variétés, nouvelles formes, nouvelles couleurs, nous passons notre temps à nous interpeller pour montrer nos découvertes.
Nous faisons deux sorties de snorkeling, la deuxième, la plus belle dans un secteur ou le courant est très important. Nous dérivons très rapidement, le bateau reste fixe, nous nous éloignons, c'est un peu angoissant. Au premier signe de notre part le bateau se rapproche et nous récupère. Ouf!
Alone a été digne de son surnom. Ce surnom, je lui ai donné, ce matin, d'abord il est incapable de saluer puis à nos questions il répondait alone voulant dire qu'il allait ou voulait plonger seul.
Donc notre ami Alone en sautant pour plonger a oublié d'accrocher son appareil photo pour lequel il avait passé trente minutes de préparation et réglage. Ils descendent, l'appareil reste en surface, je plonge le récupérer essaie plusieurs fous de les rejoindre en apnée. Au bout de quatre cinq tentatives j'y parviens enfin....Alone, au retour ne m'a même pas vu, donc pour le merci....ce sera dans une autre vie. Gunther nous explique qu'il est Bavarois ce qui pour lui veut dire rustre de rustre.
C'est la journée découverte avec ses joies et ses misères; les poissons volants et les Bavarois.
Gunther est charmant et attire la sympathie. Il a commencé par nous proposer la sortie snorkeling et est resté plaisant toute la journée.
Il est pédiatre et, en plus de ses vacances, intervient dans des villages et maisons d'enfants. Il fait cela pendant plusieurs jours. Il intervient régulièrement en Asie: Inde, Myanmar, Indonésie,,,il est volubile, intéressant et émouvant
Il intervient en fin d'après midi dans une maison à la fois orphelinat et maison de santé. Il nous invite à l'accompagner, nous acceptons volontiers, Nathalie encore plus.
Juste le temps de se doucher et nous partons pour un village à une vingtaine de kilomètres.
Nous passons acheter de la nourriture pour les enfants: lait chocolaté, arachides, gâteaux secs ou chocolatés...... Il a l'habitude pour équilibrer les aliments entre laitages sucre et huile. Nous repartons avec deux grands sacs après avoir partagé les frais.
L'arrivée est extraordinaire, il est accueilli, fêté par les enfants qui le connaissent tous. Il joue avec eux, leur parle individuellement. Il est très grand et costaud. C'est une nuée sur et autour de lui: ils sont quarante!
Les enfants se calment, il va ausculter quelques nourrissons, plus quelques autres cas, sa visite a été préparé. Nathalie le suit semble se régaler. "Chasser le naturel, il revient au galop" Je suis resté dehors avec la nuée d'enfants, ils me touchent, me caressent, me posent des questions, je leur chante tout mon répertoire enfants, ils me répondent avec le leur,,, tous se mettent à chanter, je chante avec eux, la nuée est autour de moi.
Mon répertoire s'épuise vite. Vais je devoir sortir le répertoire religieux encore enfouie dans ma mémoire, au vu du nombre d'images pieuses sur les murs, cela devrait faire un triomphe, même s'il me manque quelques paroles ils boucheront probablement les trous. J'ai aussi quelques chansons Basques mais elles n'auraient pas le même succès.
Par chance, Nathalie et Gunther ressortent de la consultation.
Les dames qui s'occupent des enfants organisent la distribution, ils sont contents gourmands et toujours pas rassasiés. Comme partout et comme toujours, certains, plus malins profitent deux fois plus de la distribution. Gunther reprends ses jeux, ils sont heureux, lui aussi. Il y a trois jours il a loué un autocar et les a amené, sur une plage.
Cinq femmes s'occupent de ce groupe, Nathalie s'isole avec elles pour leur donner à chacune un billet elles ont, ici, des salaires de misère.
Avant la départ les "animatrices" regroupent les enfants, ils nous chantent tout leur répertoire. Ils sont heureux, nous aussi et contents de les avoir, un tout petit peu aidé.
Nathalie et moi obtenons un triomphe, mais oui! En chantant et mimant "dans la forêt un grand cerf, regardait par la fenêtre,,,,"
Nous repartons bouleversés et chargés d'un trop plein d'émotions, Gunther nous apprends que certains qui s'étaient signalés par leur vivacité et intelligence sont soit condamné par une maladie incurable pour l'un soit rejeté par son village pour l'autre, la structure ne pouvant plus l'accueillir au vu de son âge et de son handicap moteur.
Il pleut depuis la tombée de la nuit, une pluie chaude qui ne dérange personne.
Après ce moment de fraternité, dîner chaleureux et convivial à l'hôtel avec Gunther, nous refaisons le monde et repartons avec une grosse surcharge d'arak, l'alcool local.

Envoyé de L'île de Flores Indonésie.