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Les Bajo en Asie
8 avril 2011

Vendredi 8 avril Kawah Ijen - Bali

Vendredi 8 avril Kawah Ijen - Bali
Départ tôt ce matin encore, réveil à 3 h 30, petit déjeuner à quatre, nous partons à 4h30 pour une petite heure de route.
On nous pose à l'entrée du parc. Il nous faut faire 3 km à pieds.
Le chemin est assez large et bien entretenu.
Comme hier, le temps est moyen avec beaucoup de nuages et pas de pluie.
Nous commençons la montée, les filles partent devant, nous montons à notre rythme. Comme d'habitude en ce moment, Nathalie a des petits problèmes qui nécessitent des arrêts fréquents. Nous sommes partis à 1800m environ, notre objectif est à 2400m.
Nous croisons les premiers porteurs de soufre, la charge est énorme, de 60 à 80 kg.
La montée est de plus en plus difficile, nous montons lentement. Le temps alterne les passages nuageux avec un meilleur temps. Nous ne voyons,pas le lever du soleil mais ce n'est pas notre objectif.
La pente est de plus en plus raide et Nathalie a les " jambes coupées" par ses problèmes intestinaux.
Nous nous retrouvons dans les nuages. Une maison sert de "restaurant " pour les porteurs et aussi de lieu de pesée du soufre. Nous avons fait deux kilomètres, il en reste un. Les conditions météo sont en train de changer. Nathalie doit s'arrêter et se reposer, je continue pendant qu'il est encore temps pour ne pas manquer la vue. Nous croisons nos deux jeunes Belges, Geneviève et France, elles reviennent, ont vu le cratère mais rentrent car le temps a basculé en haut et surtout elles craignaient les fumées acides dégagées par le volcan. Nathalie ne continue pas, dommage, il restait seulement 300m difficiles. Je continue dans le brouillard, le chemin est facile à repérer, de petits morceaux de soufre sont tombés pendant le transport, je fais donc comme le Petit Poucet. Vraiment dommage que Nathalie se soit arrêtée, il ne restait que 300m très durs, le reste était plat.
J'arrive au niveau du cratère, enfin je crois, je suis seul et ne vois rien. Des bruits de moteur en bas, je suis dans la bonne direction. Je suis dans les nuages mais il y a peu de fumées toxiques. J'ai préparé un linge humide, comme conseillé, pour filtrer je ne sais quoi. J'attends. Des porteurs passent, demandent de la monnaie...j'ai déjà acheté une tortue de soufre aux premiers porteurs, en échange de quelques photos. Cette tortue me sert de sauf conduit auprès des autres porteurs. Je salue dans leur langue, ils sont contents d'avoir des touristes qui font cet effort. Ils me montrent le passage et m'encouragent à continuer, le nuage va s'éloigner. Je continue l'ascension, toujours comme le Petit Poucet mais aussi car ils ont déposé aux "carrefours" des paniers de soufre qui empêchent la confusion. C'est comme sur le GR 10. Je commence la descente dans le cratère avec mes chaussures de sécurité montagne, des "nus pieds Geos" eux sont en bottes ou en tongs! La semelle Vibram aide un peu mais surtout, je fais des pas de vingt centimètres.
Je n'ai toujours pas vu de cratère. J'entends des conversations au dessous. J'arrive sur une terrasse très fréquentée, quelques touristes, guides et porteurs sont là.
Enfin l'éclaircie promise arrive et, superbe spectacle au fond du cratère, cent ou deux cents mètres plus bas, une tache d'un jaune éclatant avec des hommes dessus. Enfin, je ne suis pas venu pour ne rien voir. Certains viennent du bas, d'autres ne veulent pas descendre, je décide d'essayer de descendre même si le chemin parait difficile au début. Je vois le nuage des fumées acides, il ne vient pas du tout dans ma direction. Je continue, à deux à l'heure. Le fond du cratère redevient invisible mais autour de moi, le relief est fantastique, mélange de parois abruptes, de zones découpées, d'éboulements. La couleur dominante est le blanc ou gris clair avec quelques blocs couleur rouille. Et aucune, aucune végétation. C'est magique, irréel, je suis dans une cathédrale minérale. Le temps serait beau, je me poserais pour admirer et profiter. Jamais mes photos ne pourront permettre le témoignage de ces impressions. Je veux voir ce foutu cratère de plus près je continue la descente en laissant passer ces pauvres porteurs, la montée est dure, ils serrent les dents, il n'est plus question de monnaie. Le passage est plus facile, les hommes l'ont aménagé, mais il reste glissant. Le nuage passe, le fond du cratère apparaît. Plusieurs zones sont couleur soufre. Un secteur bouillonne et laisse échapper les vapeurs acides. Elles sont blanches et créent un nuage. Il est calé sur mon côté gauche. Je le surveille. En bordure du chemin, je trouve un éperon qui forme une petite terrasse. Le temps s'améliore toujours. Je m'installe sur la terrasse et, merveille, le lac émeraude,turquoise apparaît, je suis cinquante mètres au dessus. Tous les tons de vert et bleu sont là. ((Laure, il faut absolument venir le voir,c'est à côté))
Je ne peux pas m'asseoir mais je me régale, les formes du volcan se précisent, je suis au milieu d'un cirque multicolore au sol avec trois couleurs lumineuses, jaune,émeraude et turquoise. Les gradins et parois sont dominées par le blanc. Les porteurs montent toujours. En bas les hommes travaillent, ils sont répartis sur les différentes taches jaunes. Je suis trop loin pour voir le détail de l'extraction du soufre. J'hésite à descendre...
Le vent fait le choix pour moi, il est en train de tourner. Les vapeurs acides aussi. Je décide de remonter. J'ai, dans le passé, assez respiré des choses pas très bonnes pour venir en Indonésie faire une cure de vapeurs acides.
Je remonte lentement et reviens vers la première terrasse. Les vapeurs acides sont plus chaudes que les nuages, elles remontent rapidement et se dispersent. Il n'y a aucun risque.
Nos deux compagnes de la route des volcans, Lise et Annaèle, remontent elles aussi. Elles sont allées tout en bas et ont trouvé l'endroit fantastique et le travail des "mineurs" très impressionnant. Annaèle, passionnée de photos en ramène plein d'extraordinaires. Je suis admiratif de ce qu'elles viennent de faire et...un peu jaloux.
Nous revenons tranquillement. Le temps est maintenant stable.
Manuel rencontré déjà plusieurs fois fait un bout de chemin avec nous. Les porteurs passent toujours, c'est très lourds, leurs pieds rasent le sol, ils disent quand même bonjour.
Nous nous arrêtons au poste de pesée et essayons de transporter leur chargement. Je soulève la charge et fais un mètre et pas plus . (comme un ami récemment à Hoï An) C'est énorme, ils transportent une fois et demie leur poids.
Nous reprenons la descente.
Nous retrouvons Nathalie en bas. Je suis très triste de ne pas avoir partagé ce moment d'émotion avec elle.
Je me douche à demie dans les WC à la turque du parc. Ce n'est pas facile mais on y arrive.
Départ à dix heures pour rejoindre l'extrémité Est de Java et traverser vers Bali en ferry.
Nous faisons d'abord vingt kilomètres dans une forêt tropicale qui est tous les jours arrosée, la route est étroite, peu utilisée. Nous sommes dans en enchevêtrement végétal lui aussi exceptionnel. Nous passons en deux heures d'un extrême à l'autre. Un orage s'ajoute pour nettoyer les feuilles et les rendre plus brillantes. La route sert quelquefois de ruisseau. Elle est tellement défoncée que nous devons descendre pour alléger la voiture. Nous prenons quelques photos et... La pluie redouble pendant que la voiture est à deux cents mètres. Nous sommes tous comme des serpillères, je parachève ainsi ma douche incomplète.
Nous prenons un bus local pour quitter Java et prendre le ferry.
Les places sont tellement petites que je ne peux pas placer mes genoux,(Jean Paul et Jacques, je vous conseille de prendre une autre compagnie) je prends donc deux places.
Il a plu il y a quelques heures à Bali mais sommes heureux d'y revenir. Cette route n'est pas la plus extraordinaire mais nous retrouvons quelques endroits que nous avons beaucoup aimés l'an dernier.
Nous arrivons à Denpasar à 18 heures. Le groupe se sépare, nous partons vers notre hôtel habituel. Dîner Italien.
Wifi ne fonctionne pas, rien n'est jamais parfait dans cet hôtel.
Nous ne pouvons pas faire nos recherches et réservations. Je redescends à la réception. Ils ont un petit problème et vont le résoudre....Je les connais bien, ils ne savent pas quand, mais ne le disent pas. Ici, la notion du tout à l'heure est une notion très aléatoire. Je n'ai pas beaucoup de moyens de pression. Je m'installe dans un fauteuil devant la réception et j'attends. Ils savent que je ne bougerai pas. Je trie mes photos, observe le "va et vient" dans le local technique. Je tombe de sommeil mais attends. Ils réparent enfin. Je peux remonter envoyer mes messages.


Envoyé de L'île de Java Indonésie.
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Commentaires
L
Ce que tu as vu Bernard, c'est ce que je baptise "paysages éphémères". Ils n'y sont pas 5 mn avant, ils n'y sont plus 30 secondes après, c'est juste une chance de les voir, c'est un cadeau. Je ne sais pas si c'en est un pour les porteurs qui travaillent dur d'après ce que tu dis... Vous êtes loin de nos préoccupations franco-françaises, politico-politiciennes, ça s'agite dans le Landerneau réac, vous avez de la chance d'échapper à ça, profitez !! Ainsi, tu t'entoures de jolies filles et Nathalie veille ;-))))))<br /> On vous embrasse très fort,<br /> Nelly et Georges
Les Bajo en Asie
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